Tom Carter est un homme providentiel pour le rock americain. Il diffuse depuis plusieurs annees sa folk psychedelique boiteuse, notamment dans son groupe Charalambides. Il signe la premiere partie de ce split album avec Vanessa Arn, manipulatrice des ondes de la guitare de Carter. C’est donc un album de cordes, The Moglass utilisant beaucoup les guitares pour sa part. Carter et Arn jouent avec le silence, flirtent avec le drone, cherchent la lumiere. Des improvisations qui emplissent l’espace, des sons denses mais harmonieux et touchants, meme dans les presque riffs. Car on est pres de la musique traditionnelle americaine, avec sa guitare argentee, meme si le minimalisme – un autre standard americain – est de rigueur. Une musique qui n’est bien sur pas sans rappeler Loren Connors. The Moglass joue une musique plus sombre. Les frequences radios s’accommodent des guitares delayees en nappes melancoliques ou pincees en riffs liquefies. Globalement, The Moglass joue une musique plus construite, plus proche d’une conception contemporaine du rock, celle qu’on a un temps rangee dans la case . Malgre l’intensite et le sens melodique des titres presentes ici, The Moglass a ete plus convaincant dans ses precedentes apparitions isolees.
Jerome Langlais
Review
Kotra – Dissilient
La tendance des musiques electroniques experimentales actuelles est de solliciter les tympans a renfort de sinusoides (cf. Sachiko M). Si certains excellent dans cet art bruitiste et strident, Kotra se perd souvent dans un eparpillement desorganise. Dmytro Fedorenko est habile dans la creation de frequences percantes, dans le faconnage de sifflements metalliques, mais < Dissilient > laisse un gout d’inacheve dans l’assemblage de ces sonorites extremes qui semblent n’avoir ete ici que des pretextes a des babillages pseudo-noise. Un disque qui fait tache dans la production jusque-la soignee du label ukrainien.